C'est un cliché lamentable mais malheureusement tenace: les vies de merde font souvent des grands disques. Pour exemples récents, Micah P Hinson, Elvis Perkins et le petit dernier en date, Justin Vernon, maintenant connu sous le nom de Bon Iver. 2006 fut une année particulièrement pourrie pour Justin: Sa copine se barre, son groupe (DeYarmond Edison) se sépare et en prime, il tombe malade. Il part alors s'isoler dans un petite cabane au fin fond du Wisconsin et, entre deux avalanches et la corvée du bois, Seul au milieu de nulle part, écrit et enregistre l'entièreté de "For Emma, Forever Ago". Toutes les conditions semblent être réunies pour un album larmoyant du pauvre songwriter qui s'apitoie sur son sort et pourtant, les chansons de Bon Iver sont lumineuses. La voix, très intense, fait penser à TV on The Radio par moment, à Micah P Hinson (en particulier sur "Skinny Love") à d'autres. Justin Vernon parvient à rester dans les aigus sans tomber dans le piège du songwriter geignard (Patrick Watson, Chris Garneau, Maximilian Hecker pour ne citer qu'eux...). Les mélodies, simples et belles ne sont certes pas aussi joyeuses qu'un tube d'Ottawan, mais ne sont pas aussi déprimantes qu'on aurait pu le supposer. Au final, "For Emma, Forever Ago" est un disque folk solide et intemporel qui risque fort de prendre racine sur votre platine.
Bon Iver - Skinny Love
vendredi 14 mars 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Pratique ce Patrick Watson, dés qu'un truc sonne un peu plus classe ou aventureux, on se retrouve avec l'anti-exemple génial en la personne de Patou, génial. :o)
Bon bon, c'est vrai qu'il ne mérite peut-être pas un tel acharnement... D'autant que j'aurais pu ajouter Sufjan Stevens dans la liste! ;)
Comme interlude non musical, je dirais que, pauvre malheureux, il ne passera l'Iver.
Bon, ok, comme premier commentaire, ça reste en suspens...
Enregistrer un commentaire