vendredi 20 juin 2008

Cultissime#1 : Mercury Rev-Deserter's Song


Parler d'un album culte, voire cultissime, ne peut finalement avoir que peu d'intérêt. Si ce n'est que ces albums, on a parfois tendance à les oublier dans le fin fond d'une discothèque et c'est toujours avec un petit frisson qu'on retombe dessus. "Deserter's Song" de Mercury Rev fait partie de ceux-là et à plus d'un titre.
D'abord pour cette pochette, joli clair-obscur un peu énigmatique, qui pose tout de suite l'ambiance. On voit bien qu'on est pas là pour rigoler des masses. On dirait un Nick Drake au bout du rouleau, c'est dire.
Ensuite, un chanteur, Jonathan Donahue, un peu controversé à l'époque puisqu'il prend plus ou moins la place du leader original, David Baker. La voix de Donahue, qui frôle parfois le mimétisme total avec celle de Daniel Johnston, est à la fois agaçante, géniale et un peu fausse. On ne sait pas toujours sur quel pied danser tant on a, sur certains morceaux, l'impression qu'il en fait des tonnes.
Enfin, la musique de Deserter's Song marche constamment sur la corde raide du kitsch le plus dégueulasse. Des violons, des trompettes, des saxophones, des flûtes, des scies, des pianos, des guitares etc... l'album est bourré d'instruments jusqu'à la gueule. Le studio d'enregistrement devait être encore plus encombré que pour les sessions de Neil Hannon... Sur presque chaque morceau, on frise l'overdose mais pourtant, par je ne sais quel miracle, tout tient toujours en place.
Last but not least, un morceau d'ouverture absolument sublime: "Holes" qui est à la fois LE morceau de l'album et l'album en lui-même. La grande classe...


A ECOUTER FORT!


Discover Mercury Rev!

mercredi 18 juin 2008

Flonflons

Ils sont nombreux les groupes qui, depuis peu, ont débarqué avec leur musique flonflon-foutraque. Personnellement, je dois avouer que cela a tendance à m'agacer sérieusement. Je n'ai rien contre l'accordéon et le tambourin, mais bon... Le groupe d'aujourd'hui, Bowerbirds fait sans aucun doute partie de cette famille. Un chant très proche de Zach Condon, des choeurs en veux-tu en voilà, un petit côté hippie/romantique: on se croirait dans un album de Beirut et Dieu sait que je ne porte pas Beirut dans mon coeur. Bien sûr, il y a des jolis morceaux et c'est bien là le problème. Condon, tout comme son "clone" Bowerbirds, au moment où vous vous apprêtez à leurs tourner définitivement le dos, peuvent vous foutre en l'air avec une chanson qui tue. Sans avoir le talent mélodique de Jonquil ou la classe naturelle de Grizzly Bear, ces gars-là sont capables de vous refourguer un album entier pour un morceau de trois minutes. Comme je sais que vous êtes des gens très occupés et que vous détestez perdre votre temps, voici largement de quoi poser dans les soirées branchées sans trop vous fatiguer.



vendredi 13 juin 2008

I Am Kloot

J'avais découvert I Am Kloot en 2001, au hasard d'une compilation des Inrocks. Il y avait ce titre, "Twist", qui me faisait furieusement penser aux Beatles dernière période. C'est aussi une époque pendant laquelle j'écoutais beaucoup l'album Ram de McCartney et il est possible qu'une sorte de soupe se soit faite alors dans mon cerveau. Bref, même si j'aimais beaucoup ce morceau, je n'avais pas ressenti le besoin d'aller voir plus loin. Impression qui se confirma lorsque sur un conseil, j'écoutai le deuxième album, éponyme. La musique de I Am Kloot ne me touchait définitivement pas, affaire classée. Il y a quelques semaines, toutefois, par l'intermédiaire de Last FM, un autre de mes amis, dont les goûts sont loin d'être douteux (Bien qu'il aime le dernier Radiohead...) me recommandait chaudement "Play Moolah Rouge", le dernier album des Mancuniens. Bien plus proche du Dylan électrique que des Beatles, ce disque m'a immédiatement séduit. Le chant de John Bramwell est tendu, toujours à la limite de la rupture voire du pathétique. Les guitares jouent fort et sont beaucoup plus présentes que dans mon souvenir. L'album n'est pas parfait mais je le trouve assez émouvant dans son ensemble. Un peu à l'image de "Chaperoned", sorte de slow improbable sur lequel Bramwell se casse la voix de manière très/trop démonstrative.

vendredi 6 juin 2008

Muppets

The Last Shadow Puppets, c'est un peu comme si vous mettiez tous les ingrédients de la totale branchitude dans un shaker, que vous mélangiez puis buviez une gorgée en sachant que ça ne peut que goûter la merde et Oh surprise! vous êtes forcés d'admettre que c'est plutôt pas dégueu. Composé d'Alex Turner (chanteur des Arctic Monkeys), Miles Kane (frontman des Rascals) et de Owen Pallett (Final Fantasy, Arcade Fire), ce super groupe façon Colette, en revendiquant des influences comme Ennio Morricone, Scott Walker ou Burt Bacharach, avait tout pour créer un solide buzz avant même la sortie de l'album. Autant dire que j'y suis aller à reculons. Et pourtant, The Age of Understatement, sans être indispensable, contient quelques jolies choses et tient même plutôt bien la barre sur la longueur. Le mariage entre les cordes-western de Pallett et les mélodies catchy de Turner fait souvent mouche. La voix du leader Monkeys, british à mort, est quant à elle plus caressante et sexy qu'à l'habitude. Pour preuve, en écoute, "Standing next to me", single très Smiths, et pratiquement imparable.

mardi 3 juin 2008

Proměna (povídka)

C'est le mini buzz de ces beaux jours: Gregor Samsa sort son nouvel album, "Rest". Tirant son nom du héros de La Métamorphose (pour les plus incultes d'entre vous... Dieu sait qu'ils sont nombreux hin hin hin), le groupe américain avait navigué jusqu'ici dans un post-rock plutôt classique sans être toutefois dénué d'une certaine classe. {55:12} paru en 2006 avait ce côté à la fois accidenté et feutré que l'on attend généralement de ce type d'album. Avec "Rest", Gregor Samsa pousse plus loin vers l'expérimentation et se rapproche gentiment de la musique contemporaine. Ce n'est pas du Pierre Henry ni du Fennesz mais on sent une envie chez ce groupe de sortir des poncifs du genre et j'aime ça.