mercredi 30 juillet 2008

Interview#1: Chris Letcher


Je vous avais déjà dit beaucoup de bien de "Frieze", le dernier album de Chris Letcher, Sud-Africain exilé à Londres. Il revient avec "Harmonium", un EP qui annonce que l'aventure aura une suite et une belle. Il a eu la bonne idée et l'extrême amabilité de m'envoyer son dernier opus. J'en ai profité pour lui grapiller une petite interview, histoire d'en savoir un peu plus sur ce petit génie de la mélodie. Rien que pour vous, donc, quelques unes de ses réponses, traduites de manière douteuse par mes soins:

Solo Tape :
J’ai lu que tu avais sorti d’autres albums avant « Frieze ». Comment se fait-il qu’on ne les trouve nulle part ?

Chris Letcher :
Tous les albums sortis avant « Frieze » (deux avec un groupe appelé Urban Creep et deux comme membre du duo Van der Want/Letcher) ne sont disponibles qu’en Afrique du Sud, le pays dont je suis originaire. « Frieze » est mon premier album solo et le seul a avoir eu droit à une distribution internationale.

Solo Tape :
Mis à part un solide talent mélodique, tu travailles énormément les arrangements de tes chansons. L’album est très riche et très produit. C’est quelque chose qui frappe à l’écoute de tes disques.

Chris Letcher :
Je sais. Quand j’écoute certains morceaux avec juste une voix et une guitare ou un piano, je me dis : « Qu’est-ce que j’aimerais pouvoir faire ça… ». Mais mes chansons se retrouvent toujours avec tout un tas de pistes, pas toujours faciles à mixer d’ailleurs. Je crois que c’est mon travail comme compositeur de musique de film qui fait ça ou alors c’est pour camoufler des chansons un peu trop faibles ! Qui sait ? Quoi qu’il en soit, l’influence des musiques de films sur « Frieze » est évidente notamment par le mélange de cordes, de percussions orchestrales et de sons de la rue ou de bouts de dialogues. Ça donne une ambiance cinématographique. J’ai une faiblesse pour le drame, je crois. Mon groupe serait sûrement d’accord avec ça…

Solo Tape :
Les influences de la musique sud-africaine sur ton travail sont très subtiles, pas forcément évidentes pour n’importe quel auditeur. On sent que cela fait partie intégrante de ta musique. On est pas du tout dans un travail de citations…

Chris Letcher :
Peut-être que je deviens nostalgique parce que je vis à Londres depuis trop longtemps. Sur le EP « Harmonium », les influences musicales que j’ai emmagasinées en grandissant en Afrique du Sud me sont revenues de façon spontanée et pas du tout intentionnelle. Sur ces chansons, et c’est de plus en plus le cas, elles s’intègrent plus profondément dans ma musique. Ce n’est pas juste une représentation de la musique africaine. Aujourd’hui, c’est devenu fondamental dans la composition de mes chansons. Tu peux l’entendre sur les rythmiques croisées des morceaux « Harmonium », « I Was Awake » ou « Parker ». Les bases rythmiques sont plus complexes que ce qu’on a l’habitude d’entendre dans la majorité des chansons pop.

Solo Tape :
Par rapport à cette nostalgie dont tu parles, est-ce que tu pourrais m’en dire plus sur les pochettes de tes disques?

Chris Letcher :
Les pochettes sont réalisées par une de mes amies, Tamsyn Adams. C’est vrai qu’elles sont très nostalgiques mais elles ont aussi un côté fun, je trouve. Tamsyn nous donne un look plutôt unique, différent de l’image austère que l’on peut parfois avoir de l’indie !

Solo Tape :
Un mot sur le titre de ton album « Frieze » ?

Chris Letcher :
C’est une référence aux sculptures de la Grèce antique qui ornaient le haut de leurs constructions. Selon moi, chaque chanson est comme l’une des petites frises - une scène gelée dans le temps – mais elles ne sont pas réelles, c’est une création, quand la vraie vie devient art. Je crois qu’un album représente un peu tout cela. C’est comme dans la chanson qui ouvre mon disque, « Deep Frieze », il y a quelques références à la mythologie grecque (Jason et les Argonautes, etc…). Ça fait très prétentieux de parler de ça ! On ne devrait pas dire ce genre de truc en public ! Finalement, c’est juste de la musique, vous l’aimez ou vous la détestez – idéalement, l’un ou l’autre…

(un immense merci à Chris pour sa disponibilité et pour sa gentillesse désarmante)



Discover Chris Letcher!

lundi 28 juillet 2008

Spoon


Spoon est un groupe rare. Sans faire de bruit, le très charismatique Britt Daniel et sa bande sortent, depuis dix ans déjà, des disques parfaits. Sans doute l'un des groupes les plus sous-estimés du moment, Spoon trace tranquillement sa route, livrant au passage des albums passionnants, riches et sincères. De l'indie à l'electro-pop, en passant par une Soul blanche très personnelle, voici cinq morceaux en écoute. De quoi balayer rapidement la discographie de Spoon:


Discover Spoon!

mercredi 16 juillet 2008

Programme/Encre

C'est en écoutant Le Morceau Caché, dans lequel on parlait de Arnaud Michniak (Diabologum, Programme), que m'est venue l'envie de vous parler de Encre. Découvert en 2001 grâce aux sempiternels Inrocks, Yann Tambour alias Encre est clairement un rejeton de Michniak, même si ce dernier est bien plus radical dans sa démarche. La musique de Encre est composée d'instruments très classique mais souvent hachée, sur des rythmes syncopés. Sans être aussi "expérimental" que Programme, Yann Tambour pose un flow à la fois chuchoté et rageur qui rappelle celui de Michniak. C'est particulièrement frappant lorsqu'on met face à face "Marbres" et "Mon Geste/Lundi" les deux morceaux en écoute ici.



Discover Encre!



Discover Programme!

lundi 14 juillet 2008

Playlist

Une nouvelle playlist pour tenir chaud durant cet été polaire.

Des trucs comme Micah P Hinson (qui sort un nouvel album, Oh Joie!), Get Well Soon, Labi Siffre, Suzanne Vega, Shearwater (dont il faudra qu'on cause à l'occasion), Fridge, le plus beau morceau de Kate Bush (sauf tout l'album The Dreaming), I Am Kloot, Otis Redding, Paul McCartney (très bon sur ce coup-là) et d'autres choses de la sorte.

En prime, une photo de Groucho qui n'a rien avoir avec tout cela.

dimanche 13 juillet 2008

Back to Beck


Sans savoir réellement pour quelles raisons, la sortie d'un nouvel album de Beck a cessé d'être un évènement à mes yeux depuis "Sea Change". Je pense que j'avais fini par ne plus éprouvé la moindre surprise en l'écoutant; cette surprise qui m'avait motivé à écouter jusqu'à la lie le bordélique "Odelay" ou le très mou mais très agréable "Mutations". Reste que ce n'est qu'avec une moitié (voire un quart) de curiosité que je me suis calé "Modern Guilt", la semaine passée. Doigts de pied en éventail sur un transat, j'attendais de voir ce que le génial Danger Mouse pouvait avoir insufflé au talent un peu fatigué de Beck. Ben pas grand chose, au final... Mais "Modern Guilt" a le mérite d'être un chouette disque, ce qui n'est déjà pas mal, en définitive. Il y a même quelques très bons moments comme par exemple avec Orphans, le morceau d'ouverture en "duo" avec Chan Marshall (plutôt choriste en fait) ou encore la chanson Modern Guilt à laquelle je trouve un air Vitalic. A vous de voir...



Discover Beck!



Discover Beck!