vendredi 29 février 2008

Red House Painters

Cet album n'a pas d'âge. Il date de 1996 mais pourrait tout aussi bien avoir 20 ans comme être sorti la semaine dernière. A l'image de Low, les membres de Red House Painters doivent plafonner à 5 de tension artérielle. Leur musique est lente, classieuse et d'une grande justesse. Elle vous enveloppe et vous transporte, sans crier gare, loin de l'endroit où vous vous trouvez. 'Songs for a Blue Guitar', le morceau éponyme est un chef d'oeuvre de sensibilité et de simplicité. Ça paraît presque trop facile, à la limite de la condescendance. Il y a un côté "cracher en l'air pour dire qu'il pleut" comme disait ma grand-mère. Chaque fois que j'écoute cet album, j'ai l'impression d'être un peu maso, de chercher les emmerdes. Cela ne m'empêche pas de trouver que 'Songs for a Blue Guitar' est un disque splendide et de vous conseiller de vous jeter dessus sans plus attendre.




PS: Désolé pour cet horrible lecteur mais c'était la seule façon de vous faire partager ce morceau.


jeudi 28 février 2008

Bela Lugosi's Life

Vous en conviendrez, je ne suis pas trop du genre à hurler avec les loups. Surtout quand ces loups (Le NME en tête ...) hurlent un truc différent tous les mois. J'ai même tendance, attitude parfois imbécile, à tourner le dos aux "nouvelles nouvelles sensations" par pur esprit de contradiction. C'est un peu ce qui est arrivé avec Vampire Weekend, groupe fraîchement à la mode autour duquel un buzz énorme a retenti avant même la sortie de leur premier album. Je ne dis pas que je n'ai pas dodeliné de la tête sur "A-Punk" (morceau qui circulait pas mal sur le net à l'époque) mais il est vrai que je me suis fais un devoir de ne pas prendre la peine d'écouter le disque quand il est arrivé. Et j'ai eu tort. Oui oui. Il faut reconnaître ses erreurs quand elles en sont. Si un ami ne m'avait pas titillé la curiosité (nous sommes très intimes), j'en serais probablement resté là. Or, disons la vérité, Vampire Weekend est un vrai bon premier album, loin de ce que l'on pouvait attendre d'un groupe autour duquel trop de critiques se sont tripotés les tétons. Pas de revival seventies, pas de one-two-three-rock-steady. Rien à voir. La musique de Vampire Weekend est un mélange de pop légère, de sonorités africaines et de punk trop sage. Une sorte de croisement entre Belle & Sebastian, Paul Simon, Talking Heads, les Clash et, disons, Rancid. Un truc du genre, quoi... Et encore, je n'en suis pas certain. Difficile de trouver un morceau représentatif de l'album. On y trouve un peu de tout alors j'ai choisi pour vous: "I Stand Corrected", immédiat comme il faut.

mercredi 27 février 2008

En passant...

Juste pour vous dire que pour les ceusses qui ne le savent pas, la playlist qui se trouve à droite peut se lire en cliquant sur 'Play'. Les morceaux s'enchaîneront dans le désordre (je n'ai jamais su pourquoi). Si vous vous faites chier au boulot, vous savez quoi faire. Et puis aussi, n'hésitez pas à me laisser un petit message de temps en temps, que je n'aie pas trop l'impression de pisser dans la mer. Parce que je suis un gentil garçon, je vous mets le sublime dernier morceau de l'album d'Alela Diane.
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lundi 25 février 2008

IDAHO

Moi, il suffit qu'on me dise qu'un groupe ou qu'un album est culte pour que je me jette frénétiquement dessus. Ce qui n'est pas toujours une bonne idée... Bien sûr, Il y a des albums cultes qui sont vraiment cultes (Harvest, London Calling, In a Silent Way, Loveless, etc...) mais j'ai le sentiment que certains groupes, pour peu qu'ils aient vaguement incarné une époque, sont déclarés cultes par simple nostalgie. Par exemple, vous avez déjà essayé de réécouter le premier album des Foofighters ou "Ten" de Pearl Jam? Pourtant, vous trouverez toujours un abruti pour venir vous dire qu'il faut absolument se les repasser, qu'ils n'ont pas pris une ride! Bref, il faut parfois se méfier des groupes cultes. Toutefois, il y a peu, j'ai connu comme cela deux très bonnes surprises: Slowdive (dont je vous reparlerai sûrement un jour) et IDAHO. Mention très bien par Pitchfork, chroniques élogieuses sur XSilence, fans éparses mais tenaces et enfin, petit buzz autour de la réédition d'un EP des débuts ("The Forbidden EP"). Le genre de conjoncture qui me rend tout excité, en somme. Alors, j'achète, au hasard, "The Lone Gunman" après une écoute brève sur Itunes et là: Surprise! C'est tout simplement magnifique... Je ne vais pas vous parler trois heures de la musique d'IDAHO (ou de Jeff Martin, son leader despotique), elle évolue beaucoup au fil des années et des albums. J'espère juste vous mettre l'eau à la bouche avec ce morceau, "The Mystery", dont le début (sorte de Beatbox de gare accompagné de Rhodes) me file à chaque fois des frissons. Après, ce sera à vous de vous démmerder pour trouver votre IDAHO.

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dimanche 24 février 2008

Vive les bouseux!

Je ne suis pas un grand fan de Bonnie 'Prince' Billy. Je veux bien reconnaître toutes les qualités que l'on veut à sa musique, je la trouve souvent soporifique et même parfois, agaçante. Toutefois, je fais une exception notoire pour cet album de Palace Music. Beaucoup moins Lo-Fi que le reste de la production de Will Oldham, "Viva Last Blues" est un grand disque beau et déjanté. Pourtant, à bien y regarder, on a l'impression que tous les musiciens sont bourrés, qu'Oldham chante faux et que certaines chansons (Work Hard/Play Hard) sont les faces B d'un Lynyrd Skynyrd sous acide. Je reconnais que ça ne donne pas envie... Et vous auriez tort parce que "Viva Last Blues" est tout juste élouissant. Pour preuve, ce "New Partner", sommet de l'album. La mélodie, très belle, très simple est chantée par je ne sais qui tandis que Will Oldham, qui a l'air particulièrement chargé (mais je n'ai aucune preuve, je le confesse...) se balade autour du chant, trébuche, fait demi-tour, rattrape et puis s'envole pour enfin retomber dessus. Le résultat, certes un peu déstabilisant, est un morceau magnifique qui reste longtemps en tête et qu'on a envie d'entonner à tue-tête avec un gros accent de bouseux. La pochette, quant à elle, est superbe. Ce qui ne gâche rien...

vendredi 22 février 2008

Thunderstruck

C'est avec la BO de Nenette & Boni que j'ai découvert la musique des Tindersticks. Tout de suite, j'ai été sous le charme parce que cet album pouvait susciter des sentiments très différents selon le moment où je l'écoutais. Il pouvait tout aussi bien coller parfaitement avec un farniente sur une terrasse ensoleillée, s'écouter dans le noir en charmante compagnie ou me coller un cafard d'enfer. Le disque est instrumental mais il y a ce morceau chanté (Petite Goutte d'Eau) qui fut mon premier contact avec la voix de Staples. Cette voix pleine d'emphase et de pathos, si particulière, dont on pourrait se moquer de prime abord si elle ne vous prenait pas à la gorge pour vous retourner comme un gant. Une voix à la fois triste et rassurante, qu'illustre parfaitement la photo qui figure sur la pochette de "Can Our Love", celle sur laquelle Staples pose sa tête contre celle d'un âne. Par la suite, je me suis plongé dans la discographie des Tindersticks et j'en ai fait l'un de mes groupes de chevets, prenant autant de plaisir à les voir se comporter comme un grand groupe soul (sur "Simple Pleasure"), maîtriser l'art de la bande originale (sur l'incroyable "Trouble Everyday") ou encore reprendre le flambeau de Scott Walker ("Waiting for the Moon", "Curtains").

jeudi 21 février 2008

Why? (Pourquoi?)

C'est la bonne nouvelle de la journée: Why?, "faux groupe" mené par Yoni Wolf (l'un des fondateurs du label ANTICON) s'apprête à sortir son troisième album. "Alopecia" (c'est son titre) sortira officiellement début mars. Personnellement, j'attends beaucoup de ce nouvel opus. Pour ceux qui ne connaissent pas , la musique de Why? est un mélange de folk, de rock, de jazz et de Hip Hop. Le genre de truc un peu foutraque que j'adore (et qui accessoirement, permet aux Inrocks de se titiller les tétons pendant des heures). Dit comme ça, cela peut paraître un peu prétentieux mais, et c'est justement là que Wolf est grand, les morceaux de Why? fonctionnent dès la première écoute. Malgré (ou grâce) à une production ultra sophistiquée et parfois un peu déroutante, Wolf parvient à faire une musique à la fois exigeante et efficace. Il y a quelques mois, Why? sortait un EP contenant The Hollows, morceau qui devrait figurer sur le futur album:

mercredi 20 février 2008

C'est Aaaaaahhhhh!

En ce qui me concerne, Sébastien Tellier n'est que l'homme de La Ritournelle, grand morceau épique, romantique et immédiatement classique. Le reste de sa production, n'en déplaise aux Inrocks et autre Tecknic'art, ne suscite chez moi qu'un ennui profond. Néanmoins, je me fais toujours un devoir de jeter une oreille sur chaque nouvel album de Tellier parce qu'un type capable de composer La Ritournelle n'est jamais à l'abri de se voir réitérer ce petit expoit. On en est loin avec le tout frais "Sexuality", très Moroderesque, mais la première plage de l'album, "Roche", fonctionne à merveille. Un peu de Kitsch, un peu de prétention et une bonne dose de second degré très premier degré chéri de la bande Airdaftpunkphoenix. Le résultat, c'est un tube de l'été, style amour de vacances avec les paroles stupides et tout et tout. Je sens que je vais le traîner un bout de temps celui-là...

lundi 18 février 2008

Parce qu'il est bon de rire (parfois)...

Non ce n'est pas Mister Bison, le méchant de Street Fighter II, c'est juste le chanteur de Cameo dans un look total branché, au sommet de la hype et du succès. Je ne sais pas trop pourquoi j'ai réécouté ce morceau il y a peu mais je trouve que c'était quand même vachement bon. Comme je sais qu'il y a, parmi vous, des cuistres aux oreilles trop sensibles pour ce petit bijou pop, voici une version blues/bancale de Willis qui fait plaisir en rentrant du boulot.

dimanche 17 février 2008

Quand vous déciderez-vous enfin à écouter Angil?

Ça va bientôt faire un an que j'emmerde tout le monde avec Angil. J'avoue. Mais vous ne me laissez pas vraiment le choix... Aux quelques rares privilégiers auxquels j'ai fait écouter "Teaser for: Matter", son premier album, je n'ai reçu que renifflements ingrats ou indifférence grossière. Je ne peux pas concevoir qu'une personne qui aime un tant soit peu la musique, ne reconnaisse pas la classe absolue des deux albums de Angil (et je ne parle même pas de "The John Venture", un de ses side-projects...). Alors, oui, je tape une fois de plus sur le clou.
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samedi 16 février 2008

Daniel Johnston, la classe à l'état brut

J'aurais pu tout aussi bien classer Daniel Johnston parmi les maudits notables du rock. Destin tragique, production lo-fi et gargantuesque, absence de succès commercial et pour finir: louanges de Beck, Bowie, Tv on the Radio ou encore Mercury Rev qui font de Daniel Johnston un artiste cultissime. Plusieurs fois, j'avais tenté de rentrer dans sa musique, en tablant sur le hasard d'une chanson, d'un album. Manque de pot, Daniel, capable d'écrire 30 chansons en quelques heures, possède une discographie tellement impressionante et bordélique qu'on est jamais certain d'avoir dans les oreilles un véritable morceau du maître. J'aurais pu tout aussi bien continuer à errer parmi les EPs, les LPs et autres Rare Tracks, si je n'étais pas tombé sur cet album "The Late Great Daniel Johnston: Discovered Covered" double album salutaire puisqu'il regroupe dans un premier temps les chansons les plus emblématiques de Johnston et des reprises de ces mêmes morceaux (par Mercury Rev, Tv on The Radio, Beck, Eels, Death Cab for Cutie, Bright Eyes, Sparklehorse, Tom Waits entre autres...) sur le deuxième cd. Salutaire parce que le Lo-Fi sans concession de Johnston ne rend rarement justice à ses chansons. Le minimalisme, voire l'absence totale de production, même s'il laisse entrevoir un songwriting puissant peut parasiter l'écoute. Les reprises, au contraire, permettent de se rendre compte à quel point Johnston est un grand, très grand songwriter. Les morceaux prennent une ampleur et une profondeur qu'on ne peut que supposer à l'écoute des originaux. Ce double album regorge de morceaux magnifiques. Mention spéciale et toute personnelle pour le "Death Scream" de Death Cab for Cutie et le "Walking the Cow" des Tv on The Radio.
TV On The Radio - Walking the Cow


vendredi 15 février 2008

Death Cab for Cutie, de la musique pour les gonzesses?

DEATH CAB FOR CUTIE - LIGHTENESS
Je ne sais pas trop pourquoi j'aime Death Cab for Cutie...? C'est d'un romantisme à la limite du mièvre, on dirait du Pinback pour gonzesses. Le genre de musique qu'on entend dans les séries américaines pour ados. Pourtant, les mélodies me rentrent directement dans l'oreille et me touche immédiatement. J'ai longtemps écouté "Plans" (2005) en m'en contentant, ne prenant pas la peine de fouiller la discographie du groupe mais il y a peu, je suis tombé sur "Transatlanticism" (2003). Plus rock que "Plans", il confirme néanmoins la force de Ben Gibbard pour pondre des mélodies brillantes, presque parfaites. Death Cab for Cutie ne serait donc pas qu'un groupe pour gonzesses? Jetez une oreille sur "Lighteness", c'est un petit bijou.

Tim Hardin, le maudit.


TIM HARDIN - IT'LL NEVER HAPPEN AGAIN (1966, Verve Records)
En écoutant le podcast de Dominique A, je suis tombé sur ce morceau de Tim Hardin. C'est une petite perle qui rappelle autant Nick Drake que Scott Walker. Mort d'une overdose en 1980, Hardin fait typiquement partie de ces chanteurs maudits que j'adore découvrir. "It'll never happen again" est une petite merveille. C'est du Tindersticks 30 ans avant l'heure.
Le morceau est en écoute ici, faites-vous plaisir!
Tim Hardin - It'll Never Happen Again